Côte d'Ivoire: plus de 60 cadavres retrouvés en deux jours à Abidjan

 Les cadavres de plus de 60 personnes tuées dans des violences ces derniers jours ont été retrouvés mardi et mercredi à Abidjan dans le quartier de Yopougon, où des combats opposent miliciens pro-Gbagbo et forces du président Ouattara, a-t-on appris auprès de la Croix-Rouge ivoirienne.

"Nous avons pu pénétrer hier (mardi) pour la première fois dans le quartier de Yopougon. Nous avons enlevé les corps de quarante personnes en deux heures", a déclaré à l'AFP Franck Kodjo, responsable de l'équipe d'enlèvement des corps de la Croix-Rouge ivoirienne pour Yopougon.

"Certains de ces corps étaient en putréfaction, ils étaient décédés depuis plusieurs jours", a-t-il précisé.

Mercredi, des journalistes de l'AFP qui ont accompagné l'équipe de la Croix-Rouge ont constaté que 20 corps avaient été récupérés à la mi-journée. Certains étaient réduits à l'état de squelettes après avoir été calcinés, d'autres corps n'avaient visiblement été tués que depuis quelques jours.

Ce quartier est le dernier qui échappe encore au contrôle des forces du nouveau président Alassane Ouattara. Des miliciens fidèles au chef d'Etat déchu Laurent Gbagbo, qui avaient fait de Yopougon leur bastion, se battent toujours dans le secteur de la base navale, dans le sud-est du quartier, au bord de la lagune.

Le président Ouattara, au pouvoir depuis l'arrestation le 11 avril de M. Gbagbo, avait menacé le 22 avril de "désarmer par la force" les derniers groupes armés encore actifs, s'ils ne déposaient pas "rapidement" les armes.

 

AFP


Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Libre Opinion (jeudi, 05 mai 2011 13:23)

    C'est simplement hallucinant et déplorable que la période postélectorale ivoirienne soit soldée de cette façon. Mais c'est aussi une leçon pour toutes les nations africaines. Lorsque quelqu'un est élu, c'est grâce à la majorité de la population qu'il accède au pouvoir. Et une fois installé, il faut qu'il respecte la voix du peuple. C'est incompréhensible que Gbagbo ait persisté que c'était lui le président ivoirien après les élections. Ce qui est plus déplorable, c'est qu'il est même parvenu à corrompre ses proches, ses partisans et sa région de le soutenir. Voilà pourquoi il a acheté des armes par l'agent du contribuable ivoirien pour les distribuer aux pauvres et innocents jeunes qui sont profanes dans l'art du maniement des armes et dans les stratégies de guerre. Ce sont aujourd'hui ces jeunes qui payent le lourd tribut.
    La volonté du politique compte dans la mobilisation des masses. Mais une fois au pouvoir, la continuité doit être toujours fonction de l'entente avec la population; le maintien à ce pouvoir n'est possible que quand cette population est acquise à la cause. Nous sommes encore malheureusement obligés de compter d'autres morts les jours à venir.
    Africains, prenons conscience et ne continuons pas à nous laisser conduire béatement à l'abattoir. Ce n'est pas cela le patriotisme. Ce mot signifie amour de la patrie qui doit mobiliser les consciences à dénoncer les maux, à flétrir les attitudes rétrogrades des dirigeants et à défendre la vérité en tout temps et en toutes circonstances. Quand on est réellement patriote, on n'a pas peur de dénoncer même son propre frère ou son propre père si seulement celui-ci se comporte de manière à faire reculer le processus évolutif du peuple et des citoyens.