Deux enfants Guinéens séquestrés en France

Au moment où la guinéenne Nafissatou Diallo est engagée dans une bataille juridique contre Dominique Strauss Kahn, ex- patron du fonds monétaire international, un autre guinéen, a lui aussi maille à partir avec les juridictions françaises.

 

Un haut fonctionnaire international guinéen, travaillant au compte du haut commissariat pour les réfugiés en Suisse et dont les enfants mineurs sont séquestrés à Nantes au pays de Nicolas Sarkozy, demande l’assistance de l’Etat guinéen afin de récupérer ses chérubins.

Par plusieurs requêtes adressées aux autorités guinéennes, dont la dernière en date, est celle adressée à madame le ministre des Guinéens de l’étranger. Cette copie datée du 25 juillet 2011, dont votre quotidien a reçu un exemplaire, monsieur Mody Nouhou Barry, puisque c’est de lui qu’il s’agit, sollicite l’intervention des autorités guinéennes pour obtenir le retour au bercail de ses enfants, qui se trouvent depuis 2001 en France contre le gré de leur père.


Ces enfants à qui nous attribuons compte tenu de leur statut de mineur, les initiales S. B et I.S.B de nationalité guinéenne, respectivement âgés de 13 et 10 ans, et nés tous deux en Guinée .Le premier à l’hôpital de Guéckédou et le deuxième à l’hôpital d’Ignace Deen.

Mody Nouhou Barry explique qu’en 1996, il s’était marié en Guinée à Gladys N’Dorbor d’origine libérienne et que de leur union sont issus les enfants susnommés. Ayant par la suite été muté en Tanzanie dans le cadre professionnel et en attendant d’être installé, ajoute-t-il, il a librement consenti d’envoyer son épouse et leurs enfants communs en congé à Nantes en France auprès de dame Monica, la sœur à son épouse, qui est mariée à Monsieur Dennis Marie de nationalité française.


Au cours de ce séjour français, son épouse trouve, à la suite d’une courte maladie, la mort. Pour des questions de calendrier, le haut fonctionnaire guinéen confie verbalement la garde provisoire de ses enfants au couple Marie, le temps que la douleur créée par le choc de la disparition de son épouse se dissipe.

Quelques temps après, contre toute attente, courant 2001, les époux Marie profitent pour obtenir du Tribunal de grande instance de Nantes, un jugement par défaut, qui leur confère la garde définitive des enfants Barry sans au préalable avertir le père des enfants de cette démarche.



Mody Nouhou Barry, qui n’entend pas les choses de cette manière, este les « nouveau parents » en justice. Après étude de l’affaire, une décision de justice donne raison au fonctionnaire international. Malheureusement, pour lui, les choses tourneront par la suite en sa défaveur. Et jusqu’à ce jour, Mody Nouhou Barry n’a toujours pas la garde de ses enfants, alors que cette affaire l’a épuisé financièrement, moralement mais aussi dans sa vie familiale et professionnelle.

Mody Nouhou Barry précise qu’à aucun moment, il n’a été question d’une garde définitive ou d’une adoption plénière de ses enfants et qu’en tout état de cause, il n’a jamais donné son accord pour une telle démarche. Il précise également que le couple Marie retient arbitrairement par devers lui les documents officiels ayant permis à son épouse et aux enfants de s’envoler pour l’hexagone. Au nombre de ces documents, figurent notamment le passeport guinéen et la fiche de famille des Nations Unies des enfants.



Notre compatriote qui dit avoir tapé à toutes les portes pour la récupération de ses enfants encore mineurs, dit être conscient du fait que l’Etat a de toute évidence, le devoir d’assurer la protection de ses ressortissants où ils se trouvent à travers le monde. D’autant que les enfants concernés, bien que vivant en France, ont la nationalité guinéenne. C’est pourquoi, il s’en remet aux nouvelles autorités, même s’il a par moment reproché au ministre des affaires étrangères de l’époque l’inertie de la diplomatie guinéenne.

Barry Nouhou qui dit disposer des jugements de ses enfants, demande à l’Etat de l’appuyer dans le procès devant les juridictions françaises ou à défaut, il propose, que le ministre des Affaires étrangères guinéen donne des instructions à « son »ambassadeur à Paris pour réclamer, auprès des autorités françaises, le retour des enfants en question en Guinée.

Cette affaire ressemble trait pour trait à « l’affaire Elian Gonzalez ». En novembre 1999, le sort d'Elian Gonzalez avait ému la planète entière. Agé de cinq ans, le jeune garçon cubain avait été repêché par les garde-côtes américains alors qu'il dérivait seul, accroché à une bouée, depuis trois jours. Sa mère et les autres occupants d'une embarcation de fortune, qui rêvaient de gagner la Floride de manière illégale, étaient tous décédés, victimes d'une tempête. Elian avait alors été recueilli par l'un de ses oncles installé à Miami. Ce dernier engagea sur le champ un bras-de-fer avec les autorités cubaines pour que le garçonnet ne retourne pas à Cuba.En 2000, le président cubain Fidel Castro eut finalement gain de cause à l'issue d'une vaste campagne de sensibilisation menée à l'échelle internationale. "L'enfant sauvé des eaux" fut accueilli en héros lors de son retour sur l'île.

 

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