Le fer meilleur baromètre des économies émergentes que le cuivre

Une grue collectant du minerai de fer à Port Hedland, en Australie
Une grue collectant du minerai de fer à Port Hedland, en Australie

Les prix des métaux de base se reprennent peu à peu, après leur plongeon du début du mois d'août. Seul les prix du minerai de fer sont restés imperturbablement élevés. La santé du fer pourrait refléter plus fidèlement celle des économies émergentes que le cuivre.

Le prix du cuivre est souvent considéré comme le baromètre de l'économie mondiale parce qu'il est le métal de base dans la plupart des infrastructures, et qu'il est donc sensé refléter la croissance d'activités et de richesses dans les Etats. Mais cette réputation pourrait être surfaite : cet été, les cours du métal rouge ont chuté de 8% lorsque la rumeur évoquait une dégradation de la note de la dette américaine... Alors que la situation de l'offre de cuivre - raréfiée, et de la demande, soutenue, n'avaient pas du tout changé. Les cours du cuivre semblent être davantage devenus le reflet des peurs sur l'avenir de l'économie mondiale.
Pour prendre son pouls, et en premier lieu celui des pays émergents, il vaudrait mieux se tourner vers le fer, le matériau de base de l'acier tout aussi indispensable à l'urbanisation et à l'industrialisation de ces pays. Or, le prix du minerai de fer n'a pas bronché pendant la crise de l'été, il a même poursuivi son ascension et il est à présent à son sommet depuis trois mois : plus de 180 dollars la tonne (pour mémoire il était encore à 75 dollars il y a moins de deux ans). Ce prix spot reflète l'état réel du commerce du fer : à savoir une demande des pays émergents qui progresse plus vite que l'offre : la Chine a importé beaucoup plus de fer que l'an dernier sur les 7 premiers mois de l'année. Or, l'Inde restreint ses exportations et les projets des grands groupes miniers, en Australie, en Guinée, en Sierra Leone, ne sont pas encore opérationnels. Le prix du minerai de fer reflète cette tension sur le marché physique. Absent des cotations à la bourse de Londres, il n'est guère influencé par les accès de fièvre sur les marchés dérivés, comme peut l'être le cuivre sur le London Metal Exchange. Mais cette situation pourrait changer : étant donné le volume croissant des échanges et la transparence accrue des prix du fer depuis la fin des contrats annuels entre producteurs et les sidérurgistes, ce produit intéresse de plus en plus les banques. Elles proposent déjà des produits financiers indexés sur le prix spot du minerai de fer. Leur volume a quadruplé cette année.

 

 

 

Chronique des matières premières 02/09 Le fer
(01:52)

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