Un ressortissant guinéen tué à Adjamé, le récit du drame

Consternation et désolation, ces deux vocables traduisent éloquemment l'atmosphère qui règne en ce moment au sein de la communauté guinéenne de Cote d'Ivoire, et singulièrement la collectivité Diallo de Lélouma qui vient d'être frappée par un deuil...


La victime à peine àgée de 21 ans et répondant au nom de Diallo Mamadou Bobo, fils de Diallo Boubacar sidi et de Diallo Kindima Binté, est récemment venu de son Lélouma natal sur invitation de son ainé Diallo Mamadou Saliou, qui prospère dans le commerce.


Pour ne pas être rongé par l'oisiveté, comme c'est le cas pour des milliers de jeunes de son âge, qui passent le clair du temps à vadrouiller dans la ville d'Abidjan, son frère lui propose de "ranger la scie", car étant menuisier de formation, afin de lui donner un coup de pouce dans son commerce.


Bobo accepte volontiers la proposition à lui faite par son ainé. Désormais, il se consacre dans un hangar situé à la rue Kaolin d'Adjamé dans le district d'Abidjan à la vente d'albums photos.
  

Peu à peu, il s'intègre dans son nouveau milieu et surtout dans sa casquette de commerçant. Ce qui lui vaut la confiance de son frère, Saliou, qui le laisse gérer à sa guise son négoce.
Bobo se fait même des amis, au nombre desquels le nommé Souleymane Harouna, ressortissant nigérien, qui tout comme Bobo, s'adonne au commerce. Mais à la différence de Bobo, Harouna s'est spécialisé dans la vente de tissus. Tout se passe donc bien entre les deux amis, jusqu'au vendredi 21 janvier 2011, date à laquelle la mort a fauché Bobo, par la faute  de Harouna.


                              Comment en sommes nous arrivés là?


D'après les témoins, tout serait parti d'une scène de jalousie, dont l'issue a été fatale pour notre compatriote. En effet, toujours selon les témoins, après avoir écoulé une partie de son stock d'albums à un client, Bobo a été pris à partie par Harouna, sous le prétexte que ce dernier lui a "choppé son client». Selon les explications de Harouna, le client était sur le point de se diriger vers son étal lorsque Bobo a contraint celui-ci a acheté ses albums-photos.


Allégation réfutée par Bobo. S’en suivra par la suite une rixe entre le nigérien et le guinéen. Les deux pugilistes s'empoignent jusqu’à ce que le nigérien prenne le dessus sur le guinéen, avant de lui asséner un violent coup de poing qui lui sera fatal.


Diallo Bobo meut sur le champ. Quant à Harouna, le meurtrier, il prend la poudre d'escampette et va se réfugier chez un de ses compatriotes au quartier Anador dans la commune d'Abobo.
  Sur les lieux du crime, tristesse et désolation se lisent sur les visages, bien avant même l'arrivée des policiers du troisième arrondissement qui procèderont au constat d'usage. Par la suite, les services des pompes funèbres prendront le corps sans vie du jeune guinéen pour son transfert vers la morgue, le temps pour les flics de mener une enquête pour élucider les contours de la mort de notre compatriote.

Quelques temps après, le grappin sera mis sur le bourreau de Bobo. D’après l’autopsie réalisée par le médecin légiste, sur demande de la famille du défunt, il est fait mention qu’il est décédé à la suite d’une hémorragie, résultante du violent coup de poing qu’il avait reçu sur ses côtes.

 En un temps record, la communauté guinéenne s’est mobilisée et a pu collecter la somme d’un million de francs CFA, pour faire face aux charges liées aux obsèques du natif de Lélouma.

Le mardi 25 janvier 2011, parents, amis et alliés ont procédé, dignes dans la douleur, au cimetière de Yopougon, à l’inhumation de Diallo Mamadou Bobo, qui rejoint ainsi ses aïeuls dans l’au-delà. Quant au meurtrier, la famille s’étant constituée partie civile, il a été inculpé pour homicide involontaire. Il encourt une peine de prison de vingt ans, qu’il pourrait purger dans les geôles de la tristement et célèbre maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, au bâtiment « C », où sont incarcérés les bandits de grands chemins et les criminels.


Serge Didier, Abidjan

 

Guineenouvelle.info


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